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La campagne des ered luin

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Message  Fundrinn Sam 21 Sep - 12:33

Il y a quelques temps déjà, un message en provenance de Barazgund, une place forte naine au nord des ered luin, prévenait les seigneurs nains méridionaux de l'approche d'importantes forces orques dans la région. Afin d'empêcher la chute de Barazgund et l'établissement d'une tête de pont orque en ered luin, tous les suzerains nains envoyèrent des troupes, de l'armement, des vivres et autres denrées propres à aider Orvald, seigneur de Barazgund, dans l'épreuve qu'il allait traverser.

Après une longue période de préparation, ce fut à la compagnie de se mettre en marche pour le Nord, renforcée par quelques guerriers des clans des Baruukbaraz et des Gabilbaruk, ainsi que quelques gens de Dwalïn. Une bonne quarantaine de nains acheminant avec eux neuf fourgons de vivres, armes, outils et bois, se rendait vers Barazgund, et la guerre.
En arrivant dans la région bordant Kibilbizar, fief d'Orvald, les renforts purent constater les dégâts déjà causés par les combats : bois ravagés, bâtiments démolis... La dernière nuit fut peuplée du hurlement des loups.

C'est alors que le convoi n'était qu'à quelques heures de Furkhîngabilgathol, un fort gardant l'entrée de la Vallée Glacée et les alentours, que la guerre fondit sur les nains.
Tout se passa très vite : les bêtes commencèrent par s'agiter, nerveuses. Le seigneur Thorogan ordonna l'arrêt du convoi. Puis se firent entendre des vrombissements, suivis de sifflements de flèches et de cris, cris immédiatement suivis par les hurlement primitifs d'orcs attaquant des côtés droit et gauche de la route. Les nains formèrent à la hâte les rangs pour repousser l'assaut, et malgré l'effet de surprise, ils parvinrent à endiguer la marée grouillante de gobelins.
Cependant, ceci ne suffisait pas à protéger le convoi : bientôt, les flèches pleuvant sur les fourgons furent enflammées, et la panique régnait parmi les bêtes de trait apeurées. Gumbarf et quelques nains tentaient de réprimer les débuts d'incendies, mais pris entre la fureur des combats et celle des animaux, la chose n'était pas aisée.
Submergés par un ennemi bien deux fois plus nombreux, les nains se battaient férocement pour tenir leurs positions, mais l'usure risquait d'avoir raison d'eux. De plus, les lignes commençaient à se disloquer. Le seigneur Thorogan fut bientôt isolé du reste de ses troupes, et même s'il causa des pertes importantes à l'ennemi, il n'en fut pas moins grièvement blessé et dû lutter ardemment pour regagner les lignes naines.
C'est à ce moment que l'issue déjà fort incertaine bascula en faveur des orcs. En effet, certaines de ces ignobles engeances montés sur des wargs déboulèrent sur les lignes naines, enfonçant l'avant-garde. La panique commençant à s'emparer des rangs, le seigneur Higun s'efforça de ramener l'ordre sur le flanc gauche, là où il se trouvait. Mais le flanc droit, lui, était en totale rupture de ligne.
Face à cette situation désastreuse, le seigneur Thorogan pris la décision d'abandonner le convoi, désormais impossible à déplacer du fait de la mort de la plupart des bêtes de somme. Ce fut aux cris de "Au seigneur Thorogan ! Ralliez-vous au seigneur Thorogan !" que les nains tentèrent de ramener une cohésion dans leurs rangs et de se regrouper. La chose n'était cependant pas aussi aisée, et Irvald et d'autres nains évitèrent de peu l'isolement du reste des survivants. Alors que le seigneur Thorogan faisait sonner le cor, Fundrinn commença à tailler un passage vers la hauteur la plus proche, suivi du reste de la troupe.

C'est au faîte d'une petite hauteur bordant la route que les nains formèrent un dernier carré, déterminés à emporter le plus d'ennemis possible dans la tombe avant de rejoindre les Cavernes de l'attente. Une fois de plus, le seigneur Thorogan fit sonner le cor... et on y répondit.
De derrière une autre éminence boisée à l'Ouest se fit entendre un profond "Aooooooooow", suivi d'un autre. Au son de ces cors, les orcs s'immobilisèrent, la crainte apparaissant dans leurs yeux. L'instant d'après retentissait le cri de guerre des nains venus en à l'aide des défenseurs du convoi, chargeant les gobelins à grand renfort de "Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !". La panique s'empara des rangs ennemis, et l'euphorie de ceux des nains sur la colline. Ils étaient sauvés.

Fundrinn

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Message  Fundrinn Dim 22 Sep - 21:07

Malgré l'arrivée des renforts, le convoi et ses défenseurs avaient beaucoup souffert. Les survivants, une vingtaine à peine, furent conduits à Furkîngabilgathol tandis ce que les forces venues en aide s'occupèrent de récupérer ce qui était encore utile dans le convoi. Celui-ci avait subi de gros dommages, mais les nains en tirèrent plus que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre : la plupart des armes et outils étaient en état de fonctionnement, et le bois des fourgons et la chair des bêtes de somme mortes servirent à remplacer les vivre et planches perdues.

Quand la compagnie arriva à Funrkîngabilgathol, elle découvrit un fort à la maigre garnison comparée aux besoins exigés par la situation. La plupart des nains avaient un équipement ayant subi la rigueur des combats, certains des blessures légères qui ne les empêchaient pas d'être réquisitionnés pour renforcer les points faibles des murs... Partout se voyait l'empreinte de la guerre.
Ainsi que l'expliqua Dwalor, le commandant du fort, des avant-postes de la vallée et des forces à l'extérieur de celle-ci, la situation avait bien évoluée depuis les derniers renseignements dont disposait le groupe. Si Kibilbizar restait vierge de toute présence ennemie, ce n'était pas le cas des bois à l'entrée de la vallée. Les nains, trop peu nombreux, avaient progressivement perdu le contrôle de la zone, désormais constamment disputée à l'envahisseur. Ce dernier avait divisé ses forces en deux armées, chacune d'un côté de la rivière longeant la Vallée Glacée. Sur la rive Nord, dans les forêts bordant le val, se trouvait les troupes commandées par l'orc Narmoz. Au Sud, les gobelins étaient commandés par Druzàg. Afin de ne laisser qu'un voie d'accès à Barazgund, le pont permettant de franchir la rivière au nord de Funrkîngabilgathol avait été détruit, laissant la route longeant le fort comme seul accès. Tous les efforts étaient donc portés sur la défense de cette zone, qui, si elle venait à être perdue, couperait Rouge Caverne de l'extérieur.

La compagnie fut affectée à la défense des avant-postes du val, seule ligne de défense entre Furkîngabilgathol et la forteresse de Barazgund. Ces fortins avaient également subis quelques dommages, mais restaient relativement intacts. Seule leur garnison pêchait par son nombre, qui avec la compagnie s'élevait à peine à la trentaine d'individus permanents, cette garnison étant souvent sollicitée pour combler des effectifs lors d'opérations hors de la vallée.

Fundrinn

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Message  Fundrinn Sam 28 Sep - 16:00

Voici quelques jours que la compagnie était arrivé au nord des ered luin, vivant le monotone quotidien des garnisons stationnées à l'arrière du front. Mais cette situation ne devait pas durer.
En effet, un message parvint de Furkîngabilgathol, ordonnant aux nains de se rendre là-bas afin de renforcer une compagnie. Une fois là-bas, l'ordre exact de mission leur fut donné. Au sud du fort se trouvait Azantumun, les Gorges Sombres. Bien que permettant de neutraliser l'avantage du nombre qu'avaient les orcs, les défilés avaient progressivement été pris, si bien que les nains ne gardaient en leur contrôle que la barricade dressée à l'entrée Nord d'Azantumun et Sharzigil, une hauteur se dressant également aux portes septentrionales des gorges. La prise de ces positions n'était cependant qu'une question de temps, et l'échéance se rapprochait en particulier pour Sharzigil, objectif préalable à la capture de la barricade. Chaque assaut orc sur le Pic Chauve prélevant son coût en nains, le commandant Dwalor avait décidé d'abandonner la position. La tâche de la compagnie était donc d'extraire les derniers guerriers tenant le piton rocheux et de les ramener à la barricade. C'est ainsi qu'une troupe d'une cinquantaine de khazads quitta Furkîngabilgathol en direction du Sud.

Arrivée à la barricade dans l'après-midi, la force d'intervention se rendit compte que l'assaut final des gobelins pour prendre Sharzigil avait déjà commencé. Il fallait faire vite ! Après avoir rapidement organisé les lignes de bataille, le seigneur Higun fit presser le pas. Les nains arrivèrent dans le dos des orcs et chargèrent leur simulacre d'arrière-garde engoncée sur un étroit sentier entre deux à-pics. Rarement on put voir charge plus glorieuse, et déroute aussi totale : les renforts enfonçaient littéralement les lignes orques qui ne cessaient de reculer, prises au piège. De plus, L'étoilé, aidé par Wishburn, fit pleuvoir un déluge de feu, projetant au milieu de l'amas de gobelins des projectiles semant la mort.
Les orcs ne pouvant faire demi-tour, tous furent passés au fil de l'épée ou choisir une mort plus lente en sautant du haut des falaises, dans l'espoir illusoire d'échapper à leur sort. La jonction fut donc faite avec la dizaine de nains encore debout sur le pic, avec parmi eux de nombreux blessés. Nul doute que sans l'intervention de renforts, tous auraient péris. Le camp nain fut livré aux flammes, la consigne étant de détruire tout ce qu'il n'était pas absolument nécessaire de ramener. Une fois cela fait, les ombres s'allongeaient sur Azantumun, et le seigneur Higun rassembla les troupes.

C'est alors qu'il retentit, sombre et annonciateur de ruine. Aow aoooooooooooooow ! Au son des cors une activité fébrile s'empara des nains. Les ordres fusèrent, à demi couvert par la réponse d'un autre cor. PowOOooOOOoow ! A mi-descente, la menace orque se fit tangible : une marée noire grouillait en contrebas et sur les falaises en face, falaises d'où s'élevèrent une pluie de flèches. L'une d'elle perça la maille de Batdrornli et se ficha dans son bras. Alors que le seigneur Higun tâchait de réorganiser les rangs, un cri retenti, désespéré, sonnant tel un glas pour les nains : "Ils nous encerclent !".
A ces mots, le seigneur Higun fit sonner le corps et donner la charge. Il s'élança alorssur la pente Nord, Irvald à ses côtés et les guerriers sur ses talons, afin d'empêcher que la nasse ne se referment sur la troupe. Pendant ce temps, Fundrinn relevait Batdrornli et le faisait avancer et rejoindre les blessés, soigneurs et autres khazads ne pouvant se battre en première ligne. Il alla ensuite prendre la direction de l'arrière-garde, qui subissait un rude assaut.
Les nains se battaient avec l'ardeur du désespoir, encerclés malgré l'assistance de la maigre garnison de barricade. Alors que l'avant-garde ne parvenait pas à avancer, l'arrière-garde reculait sous les coups de l'ennemi. Le suzerain des Gabilbaruk fit une fois de plus sonner le cor afin de rallier les nains de l'avant-garde dispersés dans la mêlée. Et à ce cor en répondit un autre. Arrivant de la barrière, le capitaine Ragnild rejoignait le combat, menant avec lui une dizaine de nains. Il refit sonner le cor avant la charge, si puissamment que ce dernier se rompit. Mais même avec cette aide inespérée, la lutte  semblait déjà perdue.
Dans la fureur des combats, le seigneur Higun reçu un coup à la tête. Bien que le casque stoppa l'assaut, le commandant de la troupe s'effondra. Alors que le grand orc armé d'une masse s'apprêtait à donner le coup de grâce au seigneur, un tir providentiel vint se ficher dans la gorge de l'immonde créature. On évacua alors le corps du commandant, le mettant à l'abri derrière la vague ligne de l'avant-garde, désormais sans chef.
Afin de contrebalancer le manque d'effectifs et de mettre à profit l'entassement des orcs dans le défilé, le capitaine Ragnild ordonna de mettre en batterie les balistes de la barricade. Le premier tir, destiné à aider l'avant-garde, ne fut pas un franc succès en terme de victime, mais il eu l'indicible mérite de stopper l'espace d'un instant l'assaut gobelin à cet endroit. Waltax mit à profit ce moment pour réorganiser l'avant-garde et la mener à la charge, Hrolfir à ses côtés. Il parvint à rejoindre les nains du capitaine Ragnild, dégageant ainsi l'espace entre Sharzigil et la barricade. Les blessés et autres nains ne combattant pas au corps-à-corps furent alors évacués vers cette dernière sous la direction d'Irvald.
La situation n'était cependant pas la même à l'arrière-garde. Malgré les efforts des nains, harangués par Fundrinn, pour maintenir la ligne et opérer la retraite sans la rompre, celle-ci risquait à chaque seconde de céder, les orcs ayant pour eux l'avantage de la hauteur. Hrolfir vint prêter main forte, tandis ce que Waltax et Ragnild s'efforçaient d'empêcher un encerclement de l'arrière-garde. Cette dernière commença à céder et aurait été balayée, suivie du restant des troupes naines, si Fundrinn n'avait su ramener l'ordre dans les rangs.
De son côté, Waltax subissait les mêmes désagréments, ses nains étant obligés de trop étirer leur ligne pour empêcher tout passage.
Finalement, les deux groupes se rejoignirent, mais ils durent batailler dur encore pour pouvoir se replier à la barricade sans que celle-ci ne soit emportée par la marée gobeline. Durant ces corps-à-corps acharnés, le capitaine Ragnild fit don de sa vie pour maintenir les orcs à distance, comme nombre de braves. Ce ne fut qu'aux premières lueurs du jour que l'ennemi se retira, son moral déjà mis à mal par une telle persévérance.

Alors que la bataille était finie, les nains purent enfin regagner la barricade. Leur objectif, ramener les troupes de Sharzigil, était rempli, mais nul n'osait prétendre que ce combat était une victoire. Le soleil ne se levait que pour permettre une meilleure appréciation du massacre nocturne et l'étendue des pertes. Les blessés graves furent évacués vers Furkîngabilgathol en début de matinée, avec la mission d'informer le commandant Dwalor de la situation à Azantumun. Alors que la file naine repartait vers le Nord, les regards des derniers guerriers restant à la barricade se tournèrent vers le Sud. Tous savaient que le repli orc n'était qu'un répit, un bref instant de repos et de préparation avant un assaut plus rude encore.

Fundrinn

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Message  Fundrinn Mer 2 Oct - 14:47

Peu de repos fut accordé aux nains, ce jour-là. La troupe avait en effet reçu l’ordre de tenir un jour de plus l’entrée Nord d’Azatumun, elle passa donc le plus claire de son temps en préparation du combat à venir. La matinée fut occupée par les soins aux blessés légers restés combattre et en la confection d’un bûcher funéraire pour les morts. La garnison reçu quelques menus renforts, quinze soldats menés par le Gabilbaruk Borgrim. Trop peu de guerriers pour tenir, mais il faudrait s’en contenter, les nains étant en manque de forces sur tous les fronts. Sur celui-ci, ils étaient une quarantaine. Dans l’après-midi, les nains se concentrèrent sur la confection de défenses proprement dites. Ils dressèrent un mur sur la route Ouest avec les cadavres des orcs tombés la veille, et renforcèrent cette protection par quelques troncs d’arbres mis en travers de la route. Sur les deux voies et derrière la barricade furent disposés des pieux et chausse-trappes de fortunes. Tout ceci ne suffirait pas à contenir le flot de gobelins qui se déverserait dans le défilé sous peu, tous le savaient pertinemment. Cependant, chaque seconde gagnée en ralentissant l’ennemi pouvait être bénéfique.
La luminosité chutait à vive allure quand les défenseurs en finirent avec leurs préparatifs. Après que des tours de garde aient été instaurés, chacun chercha le repos avant l’inéluctable épreuve.

Celle-ci fondit sur les nains au crépuscule, sous la forme de volées de flèches s’abattant du sommet de Sharzigil. Le camp assiégé fut dès lors plongé dans l’agitation, qui courant prendre ses armes et former les rangs, qui trainant un blessé à couvert pour le soigner… Bientôt, les cris de guerre des gobelins se firent entendre à travers les Gorges Sombres, résonnant lugubrement sur les parois d’une telle façon qu’on eu pu les croire approchant partout à la fois. Les nains serrèrent les rangs, résolus à tenir jusqu’à l’aube, même si pour cela aucun d’entre eux ne devait revenir vers les siens. Car qui défendrait ces derniers, si Dwalor n’avait pas son délai pour réorganiser ses forces et que Furkîngabilgathol était prise dans la foulée ? Là était tout l’enjeu de la bataille débutant sous la clarté lunaire.
 Les premiers orcs vinrent de l’Est, là où les couloirs entre les falaises étaient les moins encombrés. Les quelques pieux de fortunes et bout de métal gênant la progression de l’assaillant furent vite écartés, malgré les traits enflammés lâchés par les quelques tireurs dont disposaient les nains. Ces mêmes orcs chargèrent peu de temps après la première ligne naine tenant la porte. Alors que de féroces corps-à-corps s’engageaient, quelques gobelins tentaient de briser les dures piques de bois plantées devant la barricade et d’escalader cette dernière. Heureusement, les défenseurs avaient semé des chausse-trappes sur le point de chute de ceux qui se livreraient à cette exercice, et des guerriers équipés de longues vouges ou autre armes à grande allonge se tenaient prêts à repousser tout adversaire empruntant cette voie.
Les nains tinrent longtemps la porte et la barricade, mais plus le temps passait et plus leurs lignes reculaient en s’étirant, pouce après pouce. L’afflux de gobelins en provenance de l’Ouest signifiait que les barrières improvisées dressées sur la voie avaient cédées, et pour chaque orc tombait, un autre prenait sa place. La position devenant intenable, le seigneur Higun ordonna le repli pour reformer les rangs plus loin, à un endroit où la route se faisait légèrement plus étroite. Cependant, la retraite ne fut pas aisée pour tous les nains, en particulier ceux en première ligne. Afin de donner à ses maigres troupes le temps nécessaire à l’accomplissement de son ordre, le commandant Gabilbaruk fit tirer archers, arbalétriers et balistes, obtenant ainsi le résultat escompté : les rangs orcs se brisèrent l’espace d’un instant, la confusion s’en emparant brièvement, juste assez de temps pour permettre aux défenseurs de se remettre en formation. Les orcs firent de même, puis chargèrent à nouveau.
Le haut des falaises commençait à pâlir quand, après un âpre combat, les lignes de l’assiégeant refluèrent vers la barricade pour réorganiser ses rangs et lancer une ultime vague sur la digue de boucliers nains barrant le passage. Mais le seigneur Higun décida de prendre l’ennemi de court. Il fit tirer les balistes dont les javelots semèrent la mort et le désordre dans les rangs gobelins. Dans une synchronisation parfaite, le jeune chef nain lança la charge. Celle-ci ne rencontra pas la moindre résistance, les orcs n’ayant pas pu reformer leurs lignes et le chaos le plus total s’emparant de leur avant-garde. Ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir la porte dans leur dos et de reculer assez vite étaient abattus par les défenseurs, qui en une seule et unique charge reprirent le terrain perdu durant la nuit.
 Suite à cet assaut aussi dévastateur qu’inattendu, les assiégeants reformèrent leurs lignes devant la barricade, à distance raisonnable. Ils restèrent là, à invectiver dans leur langue gutturale ceux qui les avaient tenus en échec une nuit durant. Puis un cor retentit en haut du Pic Chauve. A ce son sinistre, les nains resserrèrent les rangs, attendant une nouvelle fourberie de l’ennemi. Pendant de longues minutes, rien de ce qu’annonçait la corne orque ne fut perceptible. Puis les défenseurs purent constater que l’ennemi se retirait, lentement, en ordre. Plus méfiants que réjouis face à ce repli, ils gardèrent longtemps encore les rangs, même une fois tout ennemi disparu. Mais l’attente et le soleil dissipèrent les doutes : la bataille était gagnée.

Malgré leur victoire, aucune allégresse n’était présente chez les nains. Ils avaient accompli leur devoir, avaient tenu l’ennemi confiné dans les Gorges Sombres une journée de plus, mais près de la moitié des défenseurs avaient péris pour accorder au commandant Dwalor son délai, et rares étaient les soldats indemnes. Après avoir brûlés leurs morts et détruit les balistes, les survivants repartirent vers le Nord, abandonnant ce lieu de mort aux charognards et à l’ennemi dès que celui-ci reviendrait le réclamer. Même s’ils avaient du temps, les orcs progressaient. Et qu’était donc un jour, quand les combats duraient depuis d’interminables semaines, et que les envahisseurs pouvaient sentir à chaque nouveau coup leurs proies faiblir ?

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Message  Fundrinn Sam 5 Oct - 14:45

Avec l’évacuation d’Azantumun, les attaques sur Furkîngabilgathol et les environs se firent plus nombreuses. A peine quelques jours après l’abandon de la barricade à l’ennemi, les patrouilles naines remarquèrent plusieurs camps de bûcherons et d’assemblage de machines de siège dans les bois à l’Est du poste frontalier principal. Bien que conscient que la destruction de ces camps ne ferait que retarder l’échéance de l’inévitable assaut sur son poste de commandement, Dwalor prit la décision de les attaquer. Plusieurs groupes de nains furent donc formés pour partir en raid sur ces divers camps, mal protégés. C’est ainsi que la compagnie partit à l’aube avec une vingtaine de nains vers le Sud-est, le seigneur Higun à sa tête.

Après plusieurs heures de marches sans encombre, l’expédition approchait de son objectif. Yarvin et Derklainf allèrent au-devant de la troupe en éclaireurs et localisèrent l’emplacement exact du camp ennemi. Ils trouvèrent celui-ci non loin, caché par des rochers. Des dizaines d’orcs étaient à l’ouvrage, certains abattant des arbres, d’autres raffinant le bois qu’on assemblait ensuite en échelles de siège, béliers, mantelets, mangonneaux… Alors qu’Yarvin repartit vers le groupe pour le guider, Derklainf resta sur les lieux, et tenta de supprimer une sentinelle pour laquelle l’arrivée d’une vingtaine de nains passerait difficilement inaperçue. Malheureusement, l’orc ne fut pas silencieux dans sa mort, et son cri alerta d’autres sentinelles. C’est alors que nains, qui étaient arrivés, se montrèrent : ils criblèrent les deux gobelins s’approchant de flèches, et chargèrent le camp.
La bataille fut d’une extrême rapidité : la plupart des quelques sentinelles furent dispersées ou tuées par les tirs avant même le début des corps-à-corps, et les attaquants bénéficiaient de l’avantage de la surprise et de l’équipement. En effet, la grande majorité des gobelins étaient ici en tant qu’ouvriers, et n’avaient donc pas d’armures et pour armes leurs seuls outils. Cela ne les empêcha pas d’opposer une faible résistance.
Cependant, alors que les combats s’engageaient, les nains remarquèrent un orc allant se saisir d’un cor, avant d’alerter l’avant-poste que les envahisseurs avaient un peu plus au Nord. Voyant cela, Derklainf s’élança vers le gobelin, repoussant les adversaires les plus proches… il parvint in extremis à séparer l’orc de sa trompe. Alors que l’ennemi étant mort ou en fuite, les nains livrèrent les constructions aux flammes, avant de quitter les lieux en hâte, car l’épaisse fumée commençant à s’élever ne tarderait pas à être aperçue.

Tandis ce qu’ils ralentissaient l’allure après un départ effréné, les fils de Mahal entendirent le bruit d’un cor orc, vers le Nord-est. Devinant que la chasse était lancée et qu’ils constituaient les proies, ils pressèrent le pas dans la mesure de leur fatigue. Alors qu’une ou deux heures plus tard le crépuscule tombait, ils entendirent le hurlement des loups derrière eux, bien qu’encore assez distant. Furkîngabilgathol n’était toujours pas en vue, et on commençait à craindre l’attaque des wargs avant d’atteindre le fort. Borgrim proposa de rejoindre des ruines en hauteur afin de faire face à l’ennemi, mais le seigneur Higun pris le parti de continuer la marche.
C’est alors que les nains croisèrent le moyen de semer l’ennemi : une rivière. Sur les recommandations de Fundrinn, ils commencèrent à la remonter, dans l’espoir de faire perdre leur trace aux loups. L’eau était glaciale, et l’air également, aussi les nains furent-ils mis à rude épreuve. Beaucoup voulurent s’arrêter à la sortie du cours d’eau, mais avec le froid de la nuit, cela revenait à la mort. Cependant, ce détour imprévu avait égaré les nains, et ni Higun ni Fundrinn ne savaient où ils étaient exactement. Heureusement, deux patrouilleurs de la région identifièrent la lueur au-delà d’un épaulement rocheux comme le feu de la grand’ tour de Funrkîngabilgathol et comprirent qu’ils étaient allés trop à l’Ouest. Il n’y avait qu’à passer le col, et les nains seraient bientôt au chaud. Galvanisée par l’espoir d’un bon feu et d’un repas, la troupe se remis en route et emprunta la passe permettant de franchir la petite éminence rocheuse. Elle se retrouva ensuite en terrain connu, et regagna sans plus de soucis les avant-postes de Kibilbizar.

Fundrinn

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Message  Fundrinn Mer 9 Oct - 21:42

Les raids sur les camps d’assemblage de machines de siège auront eu autant d’efficacité qu’une piètre digue de sable face à la marée montante. En effet, moins de deux semaines plus tard, l’ennemi était prêt à frapper. Conscient qu’avec la répartition actuelle des troupes l’ennemi anéantirait toute résistance jusqu’aux murs de Barazgund voire plus quand il prendrait Furkîngabilgathol, Dwalor fit regarnir les avant-postes du val, de façon à ce que ceux-ci aient une utilité en cas de chute du fort. C’est ainsi que de nombreuses troupes furent rappelés de Rouge Caverne, avec parmi elles le seigneur Thorogan, remis de ses blessures. Sa venue ragaillardit la compagnie, mais face à la pis que désagréable situation, le morale des troupes redevint vite morose.


C’est un soir qu’ils reçurent la nouvelle, au retour d’éclaireurs : Furkîngabilgathol subissait un assaut, de forte ampleur. De toute évidence, il s’agissait de l’ultime vague sur le fort, et non plus de harcèlement comme la garnison avait été victime avant la jonction des armées orques et la confection des engins de siège. Sans plus attendre, on fit donner l’alarme, chaque nain devait être prêt au combat. Alors que le seigneur Thorogan organisait les troupes, de lointaines explosions se faisaient parfois entendre à l’Est… bientôt, un rougeoiement dans la même direction indiqua que le fort, ou bien ses alentours, étaient en flammes.
Les nains gardiens de l’entrée de Kibilbizar passèrent la nuit dans l’expectation. Dwalor tiendrait-il ? Eux-mêmes allaient-ils venir en aide à leurs frères assiégés, ou bien attendraient-ils que l’ennemi ne tombe sur eux ? Toutes ces longues heures nocturnes furent mises à profit par les commandants des deux avant-postes pour organiser leur défense, et les estafettes coururent beaucoup cette nuit-là.
Ce fut finalement vers l’aube que la garnison, en ligne de bataille en travers de la route, eut la réponse à sa question. En effet, dans la grisaille matinale arriva une colonne de guerriers aux armures défoncées, aux lames ébréchées, et à la combativité en ruines. Furkîngabilgathol était tombé, prise par des légions de gobelins. Afin de ne pas perdre toute les troupes, Dwalor avait effectué une sortie, et était resté couvrir la retraite de ce qui restait des nains. Lui et les quelques braves restés ralentir l’ennemi pouvait tomber à chaque instant, et à chaque instant les orcs pouvaient fondre sur les débris des forces naines. Si tel était le cas, la guerre était perdue. Les derniers ordres de Dwalor étaient donc les suivants : les forces postées à l’entrée de la Vallée Glacée devaient assurer la retraite des derniers soldats de Furkîngabilgathol jusqu’à Barazgund, et se retrancher derrière les murs de la forteresse ensuite.
Alors que la colonne reprenait sa lente progression, elle souhaita à son arrière-garde d’avoir pour elle la bienveillance de Mahal, car seul lui pouvait sauver ses fils, désormais. Quelques guerriers ayant combattu au fort se joignirent aux derniers défenseurs, mais peu. Conscients que si l’armée orque était aussi puissante qu’on la disait ils ne tiendraient jamais, les commandants décidèrent de se replier à travers un col pour pouvoir prendre en embuscade l’avant-garde gobeline quand elle s’aventurerait dans Kibilbizar. Ils fournirent cependant une escorte à la colonne en retraite jusqu’au lieu du guet-apens, afin qu’elle soit protégée au cas où les orcs arriveraient trop promptement.


Tel ne fut pas le cas, et les nains eurent le temps de se placer. Peu de temps après cependant, les archers, positionnés sur une petite hauteur, prévinrent le seigneur Thorogan de l’arrivée d’un contingent de cavaliers wargs, en nombre inférieur à celui des nains. La cavalerie subit les tirs des derniers nains tenant la vallée, avant d’être prise en tenaille. Bien vite, l’avantage qu’elle tirait de sa vitesse fut noyé par le lourd handicap de la surprise et du sous-nombre. La bataille n’en fut pas moins féroce, car les orcs gardaient l’indéniable atout d’être sur les monstrueux loups.
Après quelques minutes d’un violent combat, les cavaliers tentèrent de se désengager. Ils luttèrent avec âpreté pour y parvenir, et beaucoup n’eurent pas cette chance. Cependant, les nains se trouvèrent bien aise de voir les corps-à-corps rompus, car en écho au cor des cavaliers wargs en répondirent plusieurs en bas de la vallée, suivis de sombres roulements de tambours. Bientôt, la noire masse remontant la route fut visible par les archers qui avertirent le commandant Barukbaraz. Celui-ci fit sonner la retraite, leur tâche étant accomplie.
Le repli ne fut pas de tout repos. Malgré la vive allure adoptée par les nains, il leur semblait que les funestes grondements des instruments se rapprochaient sans cesse… Un effet d’écho à travers les montagnes, ou la réalité ? Personne ne voulut s’arrêter pour vérifier, et face à la menace latente d’un assaut dans leur dos, certains patrouilleurs de la région proposèrent de passer par d’autres chemins que la route, dans l’espoir que l’ennemi ne les suivrait pas ou que cela le ralentirait. Ce choix fut retenu, malgré le risque qu’il présentait, celui d’arriver aux portes d’Orvald après les orcs…


Il faut cependant croire que l’œil bienveillant de Mahal était posé sur ses fils, car ceux-ci parvinrent à atteindre sans plus d’encombres Barazgund. Une belle forteresse, aux hauts murs de pierre grise, enclavée au fond de Kibilbizar… un beau cadre pour le chant d’une ultime bataille et de guerriers tenant fermement position face à des légions d’ennemis.

Un bel endroit pour mourir.

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Message  Fundrinn Sam 12 Oct - 14:48

« Jamais un orc n’a posé le pied dans les halls de mes ancêtres, jamais, depuis que mes aïeux se sont établis à Kibilbizar alors que le monde n’était éclairé que par les étoiles, jamais un ennemi n’a franchi les murs de Barazgund ! Je ne ferais pas honte à ma lignée en laissant mon héritage être détruit et souillé. »
Ces paroles d’Orvald, seigneur de Barazgund, reflétaient la détermination de tous les assiégés, mais une détermination cachant une crainte, voire une résignation. Comment espérer tenir face au puissant ost tenant la vallée ? La seule détermination dont les nains étaient sûrs de faire preuve était celle d’offrir aux bardes un combat digne d’être chanté jusqu’à ce que le monde ne soit plus. Malgré les nouvelles disant le seigneur Orfi, dit le Tardif, en marche vers Kibilbizar, beaucoup des défenseurs ne voyaient cela comme une accélération du dénouement de cette guerre, les orcs allant les faire périr par le fer plutôt que par la faim.
Tout le temps utilisé par les assiégeants pour préparer leur assaut fut mis à profit par les nains, qui avaient fort à faire : soigner les blessés des derniers combats, renforcer leurs défenses… De nombreux jours furent consacrés à ces activités.


C’est durant cette semaine de préparation que l’alarmante nouvelle parvint aux assiégés. Ceux-ci continuaient à extraire du cuivre des mines afin d’utiliser le métal forger quelques armes en bronze, grâce au peu d’étain dont un disposait, ou faire des renforcements illusoires. C’est l’un des mineurs qui rapporta avoir entendu des bruits anormaux, dans le fond des mines… des sons de pioches, de pelles, comme si l’on excavait quelque part dans les souterrains.
On ressortit les vieilles cartes du réseau minier, afin d’analyser d’où pouvait provenir ces travaux. La conclusion laissa l’état-major sans voix : les bruits semblaient venir d’une partie depuis longtemps abandonnée des mines. Qui pouvait bien se livrer à des travaux d’excavation si loin, dans des galeries à demi effondrées ? Sûrement pas les nains, ce qui ne laissait qu’une seule solution quant à l’identité des creuseurs…
Les assiégés n’avaient guère le temps d’aller faire s’effondrer les galeries, d’autant plus qu’on signalait une importante activité chez les orcs dans la vallée : l’assaut était imminent. Le seigner Orvald dépêcha une vingtaine de nains dans les mines pour empêcher les gobelins de pénétrer dans l’enceinte de Barazgund et prendre les défenseurs à revers. Commanderaient ce détachement les seigneurs Thorogan et Higun.
La petite troupe s’établit non loin de l’entrée des galeries, de manière à pouvoir vite se replier si les nains défendant la porte principale de la forteresse cédaient.  Le point de défense choit fut un pont enjambant un profond gouffre, pont ayant l’avantage d’être fermé par une grille du côté des défenseurs. De plus, une plate-forme rocheuse s’avançant au-dessus de l‘abîme donnerait une vue parfaite pour les archers sur la passerelle.


Combien de temps les nains attendirent-ils ? Reclus dans cet espace intemporel qu’étaient sont les mines, impossible de le dire. Cependant, les bruits de respiration et l’écho des gouttes d’eau se fracassant sur la roche furent finalement troublés par le sinistre et lent battement de tambours.
Boum. Boum.

Les nains se redressèrent, reformant les rangs selon les formations prévues. Les battements s’accélèrent, et semblèrent se faire plus proches… à moins que ce ne fut une illusion due aux répercussions sur les parois rocheuses des souterrains ?
Boum. Boum boum boum boum boum.

Les archers encochèrent leurs flèches, les nains sur le pont raffermirent leur prise sur leurs armes. Aux tambours vinrent se mêler les cris des gobelins, dont les ombres dansèrent bientôt sur les murs des galeries, projetées par les quelques torches disposées par les défenseurs. Puis les premiers ennemis sortirent du boyau pour débouler dans la caverne où se tenaient les nains.

Les archers libérèrent leurs traits, abattant quelques-unes de leurs immondes cibles. Ceci n’empêcha pas les orcs de se ruer sur les défenseurs du pont, tenu par le seigneur Thorogan et Fundrinn en première ligne. L’assaut fut brutal, et les deux camps jouaient sur l’étroitesse de l’arche de bois franchissant le gouffre, tentant de précipiter l’adversaire dans les profondeurs de la terre. Durant cette première vague d’assaut, le seigneur Thorogan fut blessé au bras, et plusieurs archers nains subirent la morsure des flèches orques, l’attaquant ayant positionné ses propres tireurs.

 Alors que le premier assaut orc était refoulé, des gobelins équipés de lances et de longs boucliers en amande s’avancèrent sur le pont, en rangs serrés, avançant malgré les tirs sur leur flanc. Face à un tel mur de bois et d’acier, le commandant Barukbaraz fit se replier les quelques nains tenant le pont derrière la grille, puis se positionner en cuvette de façon à accueillir l’ennemi. Celui-ci envoya quelques lances vers les défenseurs, mais la grille ou les boucliers bloquèrent les projectiles. Puis des orcs armés de lourdes armes à deux mains traversèrent le pont et chargèrent. Après de brefs échanges de coups, Frumdir, avec un grand cri rauque, repoussa les gobelins passés derrière la grille, qu’Irvald referma en vitesse. Mais Narag-Ulgan, l’antique marteau des Heaumes de Fer, resta en partie coincé de l’autre côté de la grille, qui ne fut donc pas refermée. Fundrinn et Irvald se jetèrent sur cette dernière, en même temps qu’un orc. Ce dernier fut plut fort, et la vieille porte de fer pivota à nouveau sur ses gonds grinçants.

Ce ne fut que grâce aux tirs des archers sur les orcs se pressant sur le pont et à la réactivité de Frumdir que les nains ne furent pas submergé à cet instant. Suivant l’ordre d’Higun, Irvald s’élançant sur le pont, afin de repousser les orcs… mais il ne fut guère suivi. En effet, Frumdir refusait la contre-attaque, tout comme Fundrinn, les deux vétérans trouvant leur infériorité numérique trop flagrante. Fort heureusement, Irvald eu le temps de rebrousser chemin avant d’être trop engagé, et on referma la grille.

Au même moment retentit un appel depuis l’entrée des mines. Une phrase, un mot : retraite. Dans le fracas des combats, la plupart des nains n’entendirent pas l’appel, d’autant plus que les deux vieux nains tentaient de convaincre le jeune commandant de ne pas contre-attaquer. Le cri d’alerte se fit de nouveau entendre, plus distinct : « Ils ont pris la porte principale, Orvald se replie sur le bastion ! RETRAITE ! ». Face à une telle injonction, il n’y avait pas le temps de tergiverser. Irvald se désengagea du pont, et on verrouilla aussi rapidement que possible la grille, avant de quitter les mines.


Arrivés à l’extérieur, la blancheur de la neige éblouit les nains, après l’obscurité des souterrains. Mais il fallait faire vite, sous peine de se retrouver piégés. La troupe partit vers le bastion au pas de course, alors que se répercutaient entre les montagnes le fracas des combats, les cris de guerre et d’agonie, le son des cors de bataille. Très vite, des orcs remarquèrent les nains en fuite et bloquèrent le passage menant à la cour de Barazgund. Alors que le seigneur Higun semblait hésiter sur la marche à suivre, Fundrinn pris les devants, dirigeant la compagnie sur la droite, à travers la neige, afin de rejoindre les escaliers menant à la citadelle. Dans leur course, Frumdir fut blessé par une flèche.

Quand ils rejoignirent les marches, les orcs prenaient déjà d’assaut celle-ci. Frumdir et Irvald s’élancèrent dans la masse, frappant avec l’énergie du désespoir. Mais cette énergie ne faisait pas le poids face au nombre, et ils furent bientôt isolés de leurs compagnons restés en marge. Bob se tailla un chemin jusqu’à Irvald, mis au sol sous les coups, et tenta de le protéger. Les nains ne durent leur salut qu’à une volée de flèches venue d’en haut des degrés menant aux portes, volée espaçant les orcs, et à l’appel de Frumdir. Le chef des Heaumes de Fer, encerclé par moult ennemi, avait pris l’antique cor de son clan et souffla dans la trompe. La longue note se répercuta entre les bras de la montagne, renvoyée d’une paroi à l’autre et les gobelins reculèrent. A cet appel répondit une charge de nains depuis le haut de l’escalier, afin d’aider les dernières troupes à se replier. On fit alors rentrer dans la citadelle les blessés, tandis ce que les nains pouvant encore combattre assuraient l’arrière-garde.


Retirés dans leur dernier retranchement, les derniers défenseurs barricadèrent la Grande Porte de Barazgund. La forteresse était prise, hormis l’ultime bastion formé par Rouge Caverne proprement dite. Mais comment tenir face à un tel déferlement de violence et de haine ? Offrant des soins aux plus nécessiteux, préparant un dernier mur de bouclier alors que l’ennemi commençait à s’attaquer aux lourds vantaux, les nains étant prêts à offrir un combat final dignes des plus grands héros de leur histoire, quelle que soit la fin…

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Message  Fundrinn Mar 22 Oct - 15:38

La plupart des êtres de ce monde se contentent d’une vie simple, au terme de laquelle, passées quelques années, le souvenir de ce qu’ils furent et de ce qu’ils firent sombre dans l’oubli. D’autres voient leur existence bouleversée par les coups du sort, voire tentent eux-mêmes de changer le cours des choses. Leurs actions, bonnes ou mauvaises, les font entrer dans la légende.
 Il en va ainsi pour les braves impliqués dans le tourbillon des événements majeurs de l’histoire. Il en va ainsi pour les guerriers dont les exploits sur les champs de bataille seront chantés jusqu’à la fin des temps.
 Pour les nains, l’heure était venue d’immortaliser leur combat par une ultime résistance.


 Barricadés derrière la porte des halls de Barazgund, attendant le dernier assaut se rapprochant à chaque coup de bélier sur les imposants vantaux de fer, les défenseurs survivants étaient cependant loin de se réjouir de cette perspective. Que vaut l’immortalité dans les récits, après le trépas ? Que valent les louanges des chansons face à l’amour d’une femme, d’un parent ? Ils se battraient, certes, accompliraient leur devoir. Mais sans aucun espoir de pouvoir s’en vanter ensuite.
 Face à des troupes sans chef, sans guère plus de volonté de vaincre ni d’esprit combatif, le seigneur Thorogan monta jusqu’à la porte, face aux lambeaux d’armée et tenta de rendre aux nains leur ardeur, et surtout, l’espoir.

"Mes frères! Mes compagnons d'armes!, clama-t-il. Pendant de long mois nous avons combattu! Pendant de long moi nous avons affronté cette menace qu'est les orques! Ensemble! Unis comme un seul être! Encore aujourd'hui nous allons nous battre! Pour la dernière fois nous allons sortir les armes! L'ennemi est à nos portes, mais nous ne nous soumettrons pas! Ensemble nous allons nous battre! "

 Un nouveau coup de bélier heurtait la porte derrière le Torse-Large qui poursuivait :

 " Oui! Nous nous battrons! Jusqu'à la mort s'il le faut! Mais jamais! Oui jamais! Nous ne laisserons cette cité tomber sans nous battre! Jamais nous ne laisserons dire que nous nous sommes rendus! Nous allons nous battre pour vaincre! Chaque ennemi tué sera un pas de plus vers les légendes! Immortalisez vos traits dans la pierre! Vos actes dans des chansons! Entrez dans les légendes! Battez vous! Battez vous comme jadis les nains de Belegost se sont battus! Mahal veille sur vous! Honorez-le par ce combat! Terrassons cette vermine! Chassons-la de nos salles! Gagnons cette guerre !"

 Quelques murmures s’élevaient dans l’assistance. Les soldats l’écoutaient. Mais ils refusaient d’y croire. Ils avaient perdu tout espoir, toute velléité de gloire, et craignaient que cette flamme ravivant les braises de l’espoir ne soit soufflée par un vent trop fort. Il ne serait cependant pas dit que les fils de Mahal baisseraient les bras face à l’ennemi. Cependant, le commandant sudien reprenait :

 " Formez les rangs! Brandissez vos boucliers! Sortez vos armes! Que tous les archers se mettent en position! Ce soir! Nous allons vaincre !" Puis Thorogan se tourna vers ses frères d’armes de la compagnie. "Mes amis, je vous remercie de vous battre à mes cotés. Je ne vous promets pas la victoire. Mais vous aurez votre plus beau combat. "

 Tandis que les orcs continuaient d’asséner leurs coups sur la porte, le nouveau commandant fit verser de l’huile sur le seuil de la porte et la rampe d’accès, et dresser une barricade de fortune en bas de celle-ci. Aux archers furent confiés des braseros. Alors que les vantaux quittaient leurs gonds, les nains avaient formé leurs lignes. Alors que la brèche allait être ouverte au prochain coup de bélier, Thorogan harangua une nouvelle fois les défenseurs :
 " L'ennemi arrive! Nous allons nous battre jusqu'au bout! Nous allons nous battre pour la victoire! Qu'importe leur nombre! Qu'importe leur force! Croyez en la nôtre! Nous allons nous battre! Et nous allons gagner! Mahal veille!" Un ultime coup de boutoir vint briser la barre maintenant les portes closes. "Préparez vous au combat! Que Mahal veille sur vous et vos frères! "


 Alors que les orcs s’engouffraient dans le hall, les archers embrasèrent leurs flèches, et lâchèrent leurs traits. Rapidement, l’huile s’enflamma et les cris de guerre des gobelins pris au piège se transformèrent en hurlements de douleur et de panique. Se replièrent ceux qui le purent, et l’assaillant laissa le brasier brûler. Une fumée grasse sortait bientôt par la porte, tandis que les flammes s’apaisaient, après avoir réduit en cendre la barricade en grande partie faite de fourgons. Avant de pénétrer à nouveau dans le hall, et profitant de la fumée et du ronflement des flammes, les orcs envoyèrent une volée de flèches. Si la plupart des nains avaient encore quelques pièces d’armure et boucliers fiables, ce n’était pas le cas de tous, dont Fundrinn qui reçu une flèche dans l’épaule gauche. Puis l’ennemi chargea.
 Le choc fut rude. Les défenseurs tentaient de contenir la vague déferlant sur eux, mais pour chaque adversaire terrassé, un deuxième prenait sa place. Petit à petit, les lignes naines reculaient, s’étiraient…puis le combat rangé se transforma en sanglante et impitoyable mêlée, où les orcs pouvaient de plus en plus faire jouer leur nombre. Un capitaine nain de Barazgund tenta de reformer une ligne avec ses troupes, mais si ses barbes se rassemblèrent, l’ennemi était trop proche pour leur permettre d’adopter une formation. Plus avant dans le maelstrom des combats, les nains tentaient de former des groupes de résistance, mais ces noyaux étaient isolés les uns des autres.


 Puis, au plus fort de la bataille, entouré d’une vingtaine d’uruks en armure lourde équipés de larges boucliers ronds et de courtes lames aux reflets cruels, il vint. Narmoz, l’un des deux commandants orcs ayant orchestré l'invasion. Narmoz, qui, bien des décennies auparavant lors de la guerre des nains et des orcs,  avait assassiné l’héritier du seigneur de Barazgund. Narmoz, derrière lequel un uruk brandissait une pique ornée de la tête du seigneur Orvald.
 A cette vue, le capitaine Erkr de Barazgund hurla de rage et de chagrin. Avec ses nains déjà rassemblé, il s’élança, sans qu’aucune résistance ne se fasse, tous tombant ou s’écartant devant une telle fureur. Quelques nains, dont Thorogan et Fundrinn, se rallièrent à la charge aussi héroïque que désespérée, tandis qu’en haut de la rampe, les uruks formaient leurs rangs, prêts à arrêter la percée. A mi-chemin sur la rampe, le capitaine Erkr tourbillonna et projetant sa lourde hache à deux mains, dans l’espoir d’occire celui qui avait abattu son seigneur et profané sa dépouille. Mais la cible était retranchée derrière la ligne de boucliers, sur laquelle l’arme s’abattit, brisant l’une des rondaches.
 Puis les nains arrivèrent au contact, renversant littéralement les uruks et dispersant leurs lignes. En effet, le but de l’assaut était en priorité d’ouvrir une voie à travers la garde rapprochée de Narmoz.

 Alors que ses guerriers s’occupaient de l’escorte de l’orc, Erkr ramassa une hampe brisée à côté d’un cadavre et chargea le commandant ennemi. Celui-ci se soustrayait à l’assaut et répliqua d’un large coup de taille, et le guerrier du Nord ne dû son salut qu’à l’un de ses soldats, qui le poussa sur le côté. Le capitaine se rua derechef sur son ennemi, la lance brisée sous le bras. De nouveau, l’orc évita l’attaque, en se décalant sur sa droite pour aller frapper dans le dos d’Erkr, qui fut une fois de plus sauvé par son fantassin, ce dernier interposant sa lame entre le cimeterre et son commandant. Le malheureux n’eut cependant pas l’opportunité de réitérer son exploit, car Narmoz lui planta sa dague dans la gorge. C’est alors que le seigneur Thorogan intervint, et tenta de faucher l’orc d’un coup de taille, coup aisément paré par le gobelin qui volta tout en reculant. Mais il ne put éviter la charge d’Erkr.
 Le nain fonça sur Narmoz, le renversant de tout son poids. Une fois au sol, les deux ennemis luttèrent, jusqu’à ce que le capitaine parvienne à trouver la gorge de son ennemi. Il la saisi à deux mains, exerçant dessus une pression ferme et inexorable.


 Au même moment, la bataille continuait autour et en bas. Fundrinn et Thorogan étaient aux prises avec l’uruk portant la tête d’Orvald, et dans le hall les nains offraient une farouche résistance à l’envahisseur, comme pris d’une soudaine rage de venger le seigneur de Barazgund. L’issue du combat restait néanmoins incertaine.


 Tandis qu’Erkr resserrait sa prise sur la gorge de son adversaire tout en murmurant de sombres malédictions en khuzdul, l’orc parvint à dégager sa main gauche et tenta de percer le flanc du nain d’un coup de dague, sans succès. Finalement, Narmoz asséna un coup de poing au nain, lui balafrant le visage au passage de la dague. Par réflexe, Erkr relâcha prise en tentant d’éloigner sa tête, avant de tenter d’écraser avec son poing la gorge du gobelin, mais ce dernier réussit à éviter l’assaut, avant de frapper derechef le flanc du nain à la dague. Cette fois-ci, la lame trouva un chemin à travers l’armure et les chairs, dans lesquelles elle ne s’enfonça cependant que peu. C’est alors que le seigneur Thorogan, toujours aux prises avec  l’uruk à la pique, dégaina son épée toujours au fourreau et l’envoya à Erkr, toujours désarmé. Mais par quelques coups du sort, le capitaine reçu le plat de l’épée à l’arrière du crâne. Profitant du cours hébétement de son adversaire, Narmoz frappa derechef au flanc, cherchant  à aggraver la plaie. Par chance, ce fut un échec. Reprenant ses esprits, Erkr empoigna les avant-bras du gobelin et  s’écrasa de tout son poids sur la gorge de ce dernier, qui lâcha un râle rauque sur le coup, sans pour autant sembler vaincu. En se tortillant dans tous les sens, Narmoz parvint à dégager ses jambes, et à avoir assez de liberté de mouvement pour disposer de sa main armée.  Il frappa alors, visant le cou. L’attaque porta, et du sang gicla de la nuque du nain. Cependant, les dégâts furent grandement limités par les fourrures et couches d’armure sur les épaules du capitaine de Barazgund, de même que par ce qu’il lui restait d’emprise sur le bras gauche de Narmoz.

 Pendant que le duel se poursuivait, les armées ferraillaient toujours, sans qu’aucun vainqueur ne se distingue plus. Thorogan remarquant la situation du guerrier du Nord et son adversaire, l’orc à la pique, étant en difficulté, il laissa à Fundrinn le soin d’abattre le porteur de la tête d’Orvald et se porta au secours d’Erkr. Cependant, au dernier moment, le seigneur retint son coup, craignant de toucher le nain, toujours au-dessus de l’orc. Mais le capitaine se dégage, roulant sur le côté en maintenant le bras gauche de Narmoz, tirant si fort dessus qu’il déboîta l’épaule de son adversaire. Ce dernier, tout en lâchant sa dague, hurla de douleur; mais avant que Thorogan puisse faire quoi que ce soit, l’orc s’emparait de l’épée naine au sol de sa main droite et tentait d'en poignarder le capitaine Erkr, qui écarta la lame d’un geste vif de sa main gantée de fer, tout en criant au seigneur des Barukaraz de frapper.
 Ce dernier s’exécuta. Immobilisant Narmoz en posant son pied sur la gorge de l’orc, il abattit sa hache dans le flanc de ce dernier. Le fer perça le plastron de cuir avant de s’enfoncer dans la chair et de défoncer les os. Par un ultime réflexe de survie, le gobelin tenta un pathétique coup vers Thorogan, qui fit un pas en arrière. Le seigneur nain tendit alors sa hache au valeureux capitaine qui se redressait péniblement. Erkr prit l’arme et porta son regard sur son ennemi brisé agonisant au sol.


Crrrac


 Le nain tomba à genou. C’était fini. Il avait été abattu. L’instrument de mort fut rendu à son détenteur, qui retira son heaume et porta son regard sur les forces luttant en bas. Bien que la bataille se poursuivi dans le hall, elle ne saurait durer.


  "Orvald est vengé! Narmoz à été tué!" clama le seigneur Thorogan, tandis qu’Erkr était toujours à genoux, contemplant son œuvre. Ainsi que venait de l’affirmer le commandant sudien, il venait de venger son seigneur, mais la mort d’un seul orc, dût-il être le principal responsable, ne pourrait apaiser la plaie béante laissée par la mort du seigneur de Barazgund. La mort de toute l’armée souillant les terres du défunt n’y suffirait pas.

 L’annonce du Barukbaraz résonna haut et clair entre les murs du hall. Tous ceux n’étant pas engagés dans un combat, qu’ils soient d’un camp ou de l’autre, portèrent leur regard vers le haut de la rampe, là où se dressait le seigneur Thorogan. Ce dernier expédia la carcasse de l'orc deux fois maudit qui roula mollement jusqu’en bas de la rampe, tel un misérable pantin désarticulé. La victoire, jusqu’alors indécise, se rangea alors du côté des défenseurs, qui gagnèrent autant d’ardeur au combat que les orcs en perdirent. La déroute s’empara de ces derniers, qui s’enfuirent en masse vers la porte enfoncée. Thorogan prétendit les retenir avec les quelques nains toujours debout sur le seuil, mais arrêter un ennemi n’ayant qu’une échappatoire pour échapper à la mort était chose impossible. Ceux qui le pouvaient se lancèrent à la poursuite des fuyards, mais nombreux furent ceux trop grièvement blessés pour le faire, physiquement ou moralement.



 Ainsi se finit la bataille de Barazgund, qui devait emporter avec elle la fin de la guerre. Cette dernière laissa le Nord brisé, mais victorieux. Il était temps pour les nains de panser leurs blessures et de pleurer leurs morts.

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Message  Fundrinn Mer 23 Oct - 12:13

Seuls les morts ont vu la fin de la guerre… nombreux étaient les morts, après celle qui venait de frapper le Nord.


Après la mort de Narmoz et la fuite de son armée à Barazgund, les orcs se replièrent d’ered luin. Leurs forces qui tenaient Azantumun contre Olfir le Tardif, seigneur nain voisin qui avait enfin décidé d’agir, abandonnèrent leurs positions suite à la défaite de Barazgund. Le Nord était libéré.


Libéré certes, mais la seigneurie de Barazgund gisait brisée après ce conflit. Ses forts, les habitations hors des profondeurs de Rouge Caverne, ses terres… tout ceci n’était plus que cendres et ruines. De plus, en ces régions septentrionales, l’hiver venait déjà, et les nains n’avaient ni abris, ni récoltes pour y faire face. Quant à la main d’œuvre, la majorité avait disparue lors des combats.

Les seigneurs d’ered luin s’engagèrent à faire perdurer leur assistance aussi longtemps que nécessaire. Bientôt, des ouvriers remplaceraient les soldats, et vivres et couvertures les convois d’armes. Même avec l’assistance du reste des montagnes bleues, on estimait à plusieurs années la reconstruction. Quant au regain démographique, on préférait ne pas l’évoquer.


Mais la plus grande perte des nains de Barazgund était certainement son seigneur. En effet, Orvald avait été tué dans la bataille, et il ne laissait aucun héritier : son neveu, celui à qui était promis la suzeraineté sur ces terres, avait également péri avec son oncle. La famille régnant depuis l’établissement des nains à Kibilbizar au commencement du monde n’était plus.

Les affaires de successions seraient une nouvelle âpre bataille pour les gens de Barazgund, s’ils voulaient conserver leur indépendance. Certains seigneurs riverains n’étant pas découragés par le coût de la reconstruction, tel Olfir le Tardif, lorgnaient la seigneurie livrée à elle-même, sachant qu’il n’y avait aucun nain à Rouge Caverne pouvant légitimement s’octroyer le titre de seigneur.
Mais Barazgund était trop lasse de la guerre et sa peine encore trop présente pour songer aux problèmes successoraux.



Une population abattue, une contrée ravagée, une seigneurie sans seigneur. Voilà ce que laissèrent derrière elles les troupes sudiennes une fois l’ennemi repoussé. Voilà le tribut que préleva la guerre.

Fundrinn

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